Quelles mutations du travail et de l’emploi ?
Le monde du travail a connu plusieurs bouleversements ayant conduit à diverses mutations. Ces transformations ont donné naissance à de nouvelles formes d’organisation de travail, mais aussi à de nouvelles formes de travail et d’emploi. Quelles sont les mutations et transformations du travail ainsi que de l’emploi et quelles sont leurs conséquences sur le marché de l’emploi ?
Le travail et l’emploi
Même si ces deux termes sont inter-liés, ils ont cependant différentes significations et implications. Ainsi, le travail désigne l’ensemble des activités humaines réalisées dans le but de produire un bien ou un service. Ces activités peuvent être bénévoles, domestiques ou professionnelles.
L’emploi quant à lui, il fait référence aux conditions dans lesquelles le travail est exercé (le temps, contrat de travail, le salaire). Au plan économique, l’emploi est délimité par deux autres situations : l’activité et le chômage. Ce qui nous amène à faire une distinction de la notion de chômage au sens du BIT et de celui du Pôle emploi.
Selon le bureau international du travail (BIT), un chômeur n’est pas une personne inactive, mais plutôt un individu sans emploi, qui recherche un travail (sens pôle).
L’évolution des formes d’emploi a donné naissance à différents statuts d’emploi que sont :
- Les emplois salariés : contrat de travail entre un employeur et son employé.
- Les emplois non salariés : l’employé est son propre employeur (auto-entrepreneur, freelance, travailleur indépendant).
- Les emplois typiques : exercé dans le cadre d’un CDI à temps-plein (contrat à durée indéterminée).
- Les emplois atypiques (« précaires ») : dans le cas d’un CDI à temps-partiel ou d’un contrat à durée déterminée (CDD, saisonnier, intérim, …).
Les transformations et changements du travail et de l’emploi
Jusqu’aux années 80, le monde du travail était structuré et organisé d’une certaine manière. Mais au cours du 20e siècle, on constate des évolutions du travail donnant naissance à de nouvelles organisations du travail et de nouvelles formes d’emploi.
Quelle était l’organisation du travail avant le 20e siècle ?
Le monde du travail, avant le 20e siècle, était structuré par :
- des emplois typiques (CDI) à temps-plein,
- des avantages sociaux,
- la généralisation du salariat,
- des qualifications bien définies,
- l’intégration de populations immigrées,
- le développement du travail féminin,
- des conventions collectives,
- la tertiarisation,
- le raccourcissement de la vie active par la retraite.
Le but d’une telle organisation était la flexibilité du travail. On distinguait deux formes de flexibilité : flexibilité quantitative et flexibilité qualitative. En effet, ce que voulaient les entreprises, c’était de réduire le coût de leur production afin d’optimiser ou d’augmenter la quantité, mais aussi la qualité du capital humain.
Mais cela n’est bien évidemment pas resté sans conséquence. On assiste alors au développement de la précarisation, une augmentation du taux de chômage et bien sûr à celui de la pauvreté. Les travailleurs ont plus de difficultés à trouver un emploi. Les autres conséquences sont l’exclusion chez les salariés, la dévalorisation du statut aboutissant au manque de reconnaissance et de confiance en soi.
Quelles sont les nouvelles formes pour l’organisation du travail ?
Après la période des années 80, à partir du 20e siècle, on commence à l’organisation du travail prend de nouvelles formes.
Le Taylorisme
Il s’agit de l’organisation scientifique du travail. Cette forme d’organisation est basée sur 3 principes que sont :
- la division verticale du travail,
- la division horizontale du travail (la spécialisation de l’ouvrier dans un domaine précis du travail pour créer de la maîtrise),
- et le chronométrage de la durée du travail à laquelle est associé un salaire au rendement ainsi que le partage du temps de travail.
Le Fordisme
Celui-ci vient compléter la première forme en y ajoutant 3 autres principes :
- les hausses salariales afin de fidéliser la main-d’œuvre (les ouvriers),
- le travail à la chaîne dans le but d’éviter le déplacement de la main-d’œuvre,
- la standardisation des pièces.
Le toyotisme
Cette forme d’organisation repose sur la flexibilité du travail. Elle est basée sur :
- une production en flux tendus,
- le management de transition collaboratif ou participatif,
- la recomposition des tâches,
- une plus forte autonomie des salariés.
Les conséquences des nouvelles formes d’organisation du travail
Expérimenter de nouvelles formes d’organisation du travail n’est pas resté sans effet sur le monde du travail.
Conséquences positives
- Le marché du travail est segmenté. Il en résulte deux types de marchés du travail : les CDI (travailleurs formés, qualifiés, diplômés) pour qui le changement d’emploi n’entraîne pas le changement de statut et les travailleurs condamnés aux formes d’emploi atypique (origine sociale, qualifications),
- Plus de chômage et d’exclusion conduisant à l’augmentation du taux d’emploi.
- L’amélioration des conditions-de-travail.
Conséquences négatives
- Augmentation des rythmes de travail, des délais et des cadences obligeant les travailleurs à faire des heures supplémentaires
- Souffrance physique et psychique des travailleurs.
- Burn –out
- La relation de travail est individualisée. Les employés se retrouvent seuls face aux tâches à accomplir, dans leur relation professionnelle avec leurs employeurs.
Le marché du travail de la France
Le marché du travail est le lieu virtuel où l’offre et la demande sont pourvues et il est régulé par le droit du travail. C’est cette régularisation qui permet de distinguer les différentes variantes de travail salarié et travail indépendant, intérimaire, régulier ou intermittent, etc. Le marché du travail est fait de demandeurs d’emploi (chômeurs) ainsi que d’offreurs d’emploi et il est étudié par la sociologie du travail. L’offre de travail étant essentiellement constitué du travail salarié ou travail indépendant et emploi salarié.
Les contrats de travail sont établis suivant le code du travail quelle que soit la forme de travail. Notez qu’il y a différents types de contrats de travail : les CDD, les CDI et les CTT (contrat de travail temporaire ou intérim). La détermination du salaire est également intégrée dans le contrat de travail.
Le marché du travail européen présente des similitudes et des différences dans les pays de l’OCDE comme la France. Il y a entre autres le taux élevé de salariés qui sont payés au salaire minimum (le SMIC) et un problème fort de flexibilité et la précarité.
D’après les économistes comme Pierre Cahuc, le marché du travail est très actif, mais le taux de chômage en France élevé. La force de travail d’un pays étant basée sur la population active (24,9 millions personnes en 2005) et le nombre de chômeurs (2,717 millions en 2005).
Par ailleurs, le marché de l’emploi est en rapport avec la création et à la destruction d’emplois. En 2014, l’INSEE annonçait la destruction, de 74 000 emplois en France.
Les nouvelles formes de travail
Toutes les mutations et transformations intervenues dans le monde du travail ont donné naissance à de nouvelles formes de travail :
- Le travail en freelance
- Le portage salarial
- Le coworking
- L’entrepreneuriat
- Le travail en temps partagé
- Le télétravail
- Le bénévolat